« L’électricité statique qu’elles sécrètent, qui nourrit la tension particulière à la vie des villes, tient à l’existence en elles d’une polarisation violemment contrastée : cette polarisation, chef d’œuvre de nombreux siècles, tout l’effort inconscient, trop bien intentionné de l’urbanisme moderne, vise uniformément à l’anéantir ».
Cette observation est extraite de La forme d’une ville, méditation géographique sur Nantes de Julien Gracq (1910-2007), écrivain français à qui l’on doit une oeuvre originale en marge des courants dominants de son époque (existentialisme et nouveau roman). Pudique, il refusa le Goncourt en 1951 pour Le rivage des Syrtes.