Aujourd’hui, jeudi 15 Juillet 2010, l’Association des Nogentais a déposé ses remarques sur le Centre d’affaire Nogent Baltard au Commissaire enquêteur. A travers 10 pages de remarques et 18 pages d’annexes, l’association, agréée par la Préfecture pour l’urbanisme et l’environnement et présidée par Laurent Bernat, argumente en détail sa position. En voici quelques passages:
- L’AdN demande aussi un prolongement de l’enquête publique
« L’AdN considère qu’il n’est pas acceptable qu’un dossier aussi considérable soit soumis à enquête publique à des dates aussi inopportunes pour les Nogentais et les associations et sur une durée aussi courte. Matériellement, les Nogentais et les associations n’auront disposé que d’environ 10 jours pour travailler sur un document de 163 pages, la fin du mois de juin et le début du mois de juillet étant des périodes de fin d’année et de départs en congés extrêmement chargées par ailleurs ».
« Que faut-il penser d’un projet aussi considérable soumis aux nogentais lorsque ceux-ci partent en vacances ? Où est l’esprit de concertation tant vanté par la ville depuis le début du projet »?
« Ce n’est pas acceptable. Nous demandons officiellement l’extension de l’enquête publique jusqu’à la mi-octobre, afin de permettre à chacun de pouvoir exprimer son opinion ».
- L’Association défend une revalorisation de la zone mais rejette la volumétrie actuelle du projet
« L’AdN soutient le principe d’une revalorisation de la zone de la gare RER et du dépôt des BUS. Nous n’avons pas d’objection de principe contre l’exploitation de cet espace qui est manifestement mal valorisé à l’heure actuelle. Nous sommes conscients qu’une certaine densification de cette zone est inévitable ».
« Ce n’est donc pas sur le principe même du projet que portent nos remarques mais sur les solutions proposées ».
« La volumétrie du projet est le point le plus négatif et l’objet d’un rejet total de la part de la plupart des Nogentais. Elle n’est pas conforme au consensus de 2008. Elle constitue à elle seule une raison suffisante pour reprendre ce dossier à zéro dans des conditions plus sereines ».
- Un processus de « concertation » loin d’être exemplaire
« C’est avec une grande surprise et une profonde indignation que nous lisons page 99 du document principal soumis à enquête le paragraphe suivant sous le titre « Les difficultés rencontrées »:
« Compte tenu des échanges eus avec la population, dans le cadre des ateliers thématiques et des réunions publiques au cours desquels les hypothèses de travail ont été validées, et de l’ensemble des éléments techniques fournis par la RATP, le Conseil Général du Val de Marne, la société Eiffage Construction et la Ville de Nogent sur Marne, l’estimation des impacts du projet sur l’environnement et le contexte urbain n’a pas rencontré de difficultés particulières ».
Ce paragraphe est purement et simplement scandaleux. Il s’agit d’un mensonge pur et simple.
Les ateliers thématiques et les réunions publiques n’ont jamais validé aucune hypothèse de travail. Plus exactement, les hypothèses de travail les plus importantes qui ont fait l’objet de façon informelle d’une certaine forme d’accord de la part des participants ont été systématiquement écartées a posteriori. A partir de décembre 2008, les points problématiques ont été volontairement ignorés par les organisateurs de cette « concertation ».
Nous sommes notamment scandalisé que les dizaines d’heures que nous avons passées à analyser les éléments qui nous ont été soumis et qui ont donné lieu à de nombreuses remarques que nous considérons comme extrêmement importantes pour les Nogentais soient finalement traitées par un tel mépris ».
- La place Pierre Semart intégrée au projet au dernier moment
« C’est encore une fois avec une profonde surprise que nous avons également découvert dans le document que la Place Pierre Sémart était intégrée au projet et allait recevoir plusieurs nouveaux bâtiments d’une grande hauteur alors que ces éléments n’ont pas été présentés pendant les ateliers du projet depuis septembre 2009 ».
« Nous nous interrogeons également sur la destination des immeubles prévus. On peut lire en effet page 24 que des bureaux RATP seront installés mais page 92 il s’agit de logements. Que penser alors de logement situés à la verticale de la ligne de RER où, la page 64 du projet nous apprend que les voies de RER génèrent 73 dB dans la journée et 68 dB dans la journée »?
- Revenir au projet de 2008
« En novembre 2008, un certain accord a été obtenu concernant une vision d’ensemble du projet et en particulier la volumétrie. Tous les participants se sont notamment mis d’accord sur une logique volumétrique permettant d’aérer les bâtiments de la gare, de réduire les hauteurs de façon extrêmement significative et de mettre en valeur le pavillon Baltard, monument historique, en ménageant une large perspective piétonnière ».