Le 29 novembre dernier, le directeur général de l’ANFR Gilles Brégant est enfin sorti de son silence… pour nous faire savoir qu’il avait jusqu’au 29 décembre 2016 pour répondre à la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), qui a émis, le 17 novembre 2016, un avis favorable à notre demande.
Manifestement, cinq mois n’ont pas suffi à l’ANFR pour se décider à faire toute la transparence sur ces résultats de mesures de DAS si dérangeants, à la fois pour l’ANFR, ses autorités de tutelle… et pour les industriels de la téléphonie mobile bien sûr. Alors que la protection de la santé de centaines de millions d’utilisateurs européens de téléphones portables a été mise en danger par des normes de contrôle « poudre aux yeux » et qu’il y a donc urgence, l’ANFR cherche encore à gagner du temps ! Une attitude qui renforce encore l’inquiétude que ces mesures de DAS font naître. Une attitude qui est certainement motivée par la peur de voir éclater un scandale « du type Volkswagen » qui a montré que certains industriels étaient prêts à toutes les supercheries, fût-ce aux dépends des risques sanitaires, environnementaux et du principe de loyauté. D’ailleurs, les industriels de la téléphonie doivent s’expliquer sur le choix de mesure test entre 1,5 et 2,5 cm de la peau, sachant pertinemment que cela ne correspond pas aux principaux usages des utilisateurs.
En effet, concrètement, ces six lignes extraites du rapport de l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) en date du 08 juillet 2016 et intitulé « Exposition aux radiofréquences et santé des enfants » signifient que 85 des 95 téléphones portables testés en usage « normal » (0,5mm de la peau) dépassent les seuils de risque pour la santé des utilisateurs, particulièrement quand il s’agit d’enfants. Nous sommes tous en droit de savoir quels constructeurs et quelles marques sont concernés comme nous devons avoir connaissance des dépassements constatés. Tout le monde perçoit bien ce qui est en jeu… surtout en cette veille d’achats de Noël, quand les téléphones mobiles occupent une place de choix.
Une attitude qui nous amène, après avoir à nouveau sollicité l’ANFR ( le 29 novembre 2016), à lui demander maintenant l’ensemble des mesures de DAS tête et corps réalisées sur les téléphones portables testés en 2016. D’ailleurs, pour une meilleure protection de la santé des utilisateurs de téléphones portables, il nous semble indispensable que l’ANFR entreprenne de mettre en ligne tous les résultats de ses mesures sur son site, comme elle le fait déjà pour les antennes-relais (son site cartoradio). Ce serait une grande avancée en matière de transparence pour le consommateur/utilisateur au moment du choix du mobile qu’il prévoit d’acquérir.
Communiqué de Marc Arazi co-signé par Fabienne Ausserre (journaliste).