Grippe A H1N1: informer sans alarmer

Les informations autour de la grippe A (H1N1) foisonnent et sont parfois contradictoires : entre la « grippette » du Professeur Bernard Debré et le niveau 5 d’alerte du plan d’action français, à qui vous fier ?

Un grand nombre de précautions ont été prises au niveau national, et l’échelon local jouera un rôle essentiel dans la gestion de l’épidémie.  il n’y a donc pas  lieu d’inquiéter la population outre mesure comme le font les médias depuis plusieurs semaines. Pour en avoir discuté avec plusieurs confrères généralistes , d’ores et déjà confrontés à des cas, aucun élément ne leur permet à ce jour de dire que cette grippe serait plus grave qu’une grippe saisonnière, au contraire.

Le rôle essentiel des communes dans le dispositif de protection

Comme le rappelle le Courrier des Maires, « Les communes jouent un rôle essentiel en matière de sécurité publique, de sécurité sanitaire, et sont le relais de la mise en œuvre des décisions prises par les pouvoirs publics nationaux ».

Dans le cadre du plan national « Pandémie Grippale », il est dans les attributions du Maire de limiter les risques de contagion, en fermant temporairement des écoles, des crèches ou des moyens de transport. Il doit  aussi  maintenir les capacités des services communaux à faire face aux besoins de la population, en terme d’accueil du public, d’état civil, de ramassage des ordures et d’entretien de l’espace public mais aussi de suivi médical accru des personnes les plus fragiles.

La semaine dernière, la préfecture du Val de Marne a suspendu les cours d’une classe de première au lycée d’Arsonval à Saint Maur pour limiter la propagation du virus. Cette classe a rouvert hier matin. L’Education Nationale reste très vigilante et envisage des fermetures de 6 jours dès que 3 cas sont constatés dans une classe. Un programme d’enseignement à distance du CP à la terminale est également prêt.

Une surenchère médiatique

Très sensibles aux questions de santé publique, je suis toutefois plutôt étonnés et réservés quant au traitement médiatique de cette grippe. Chaque jour ou presque on nous administre une « piqûre de rappel » dans les journaux télévisés et les quotidiens, méthode propre à créer une quasi psychose . Les personnes ayant souffert de complications étaient préalablement affectées par d’autres problèmes de santé. Et, comme le rappelle le Ministère sur son site, ces patients ont pour la plupart vu leur situation s’améliorer rapidement.

Un virus plus contagieux

L’OMS juge que la pandémie va persister dans les prochains mois mais que la grande majorité des cas resteront bénins. Le nombre de cas graves est très faible et les études n’ont pas détecté de mutation du virus. Cette grippe semble en revanche plus contagieuse qu’une grippe « classique ».

Comme le rappelle le site internet de la mairie, il convient donc de bien observer les mesures d’hygiène de base : aérer les lieux de vie, se laver les mains fréquemment, éviter les contacts avec une personne malade, et, en cas de symptômes, consulter.

Donc informer oui, alarmer non !